PRESSIGNAC EN 1756
(suite)

À la Nègrerie, la famille Pénichon est bien représentée : Guillaume et Pierre Pénichon sont laboureurs. Mais c’est François Besse, déjà propriétaire aux Gouttes, qui est le personnage le plus important : il est garde-étalon, possède une grosse métairie exploitée par Jean Délias, avec de nombreuses terres et un gros cheptel de quatre bœufs, cinq vaches, une jument, 100 brebis, quatre cochons. Il réside dans une maison avec chambres, grenier, boulangerie, volière et deux écuries. Chez Bande n’a qu’une maison occupée par Jean Pasquier, métayer du sieur Dupont, de Chabanais. À la Croix, il y a un tisserand : Jean Queroy. Mathieu Bigaud, notaire au bourg, y possède une maison, une étable et une grange. Aujourd’hui, la famille Bigaud y réside toujours : c’est, comme la famille Besse, une des plus vieilles familles de la commune. La Guierce a cinq ou six maisons séparées par des villards. Les sieurs Duval et Petit, de Chabanais, y ont des métairies. Léonard de la Brunie est marchand de vin en gros. Il a des biens à la Martinie de Pressignac, en Poitou. (la maison actuelle de la Martinie date de 1896 ; elle fut construite par M. Lavergnas). Près de la Guierce, le moulin de la Daubidie, sur la Charente, possède une meule à seigle. Pierre Sardain, le meunier, « le tient à rente par contrat signé à Chabanais le 10 novembre 1740, devant Me Guerguigne, moyennant 70 livres par an ». Il a deux chevaux et un cochon. (le moulin est aujourd’hui sous les eaux du lac de Lavaud). Le village de la Guerlie a une belle maison avec chambres, grenier, cellier, écurie et petit colombier, appartenant à la demoiselle Dumas, du Mas du Bost. Les autres maisons et granges appartiennent au sieur Durepaire, de Bord, et sont occupées par ses métayers. Dans son cheptel, l’arpenteur distingue deux bœufs d’engrais et deux bœufs de trait. Au Masdebost (plus tard Mas du Bost), deux métairies appartiennent au sieur de la Soutière, exploitées par ses métayers, Pierre Marchat et André Léger. Au Petit Chalais, les métairies sont propriétés de Dupont, bourgeois de Chabanais, de Duvignaud, également de Chabanais, et de Jean de Chalais, de Bord. Les deux métairies du Grand Chalais, ainsi qu’une maison « menaçant de ruine », sont à Dupont, de Chabanais (il s’agit de François Dupont de la Serve, futur premier maire de Pressignac, en 1790, apparenté aux innombrables et célèbres Dupont, de Chabanais). Après le seigneur de la Chauffie, c’est lui le plus gros propriétaire terrien de la paroisse. Dans la partie de Bord qui dépend de l’Angoumois, les laboureurs sont nombreux : Pierre Besse, François Besse, Guillaume Normand, Jean et André Soury, Blaise et Jean de Brethenoux. Des métairies appartiennent à M. de Saint-Michel, de Chabanais, et à Durepaire. Quatre bœufs de trait sont signalés, ainsi que six bêtes asines.

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