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Enfin
le lieu de Bonne Estève (aujourd’hui Bonéthève) comprend une maison
avec chambres, grenier, grange, étable, bergerie, appartenant à la
demoiselle Souchet ou du Souchet, de Rochechouart, occupée par son
métayer François Pasquet, qui a pour cheptel deux bœufs, six vaches,
une jument, 80 brebis, une truie et quatre cochons. (En 1779, Jean
Joseph Pierre du Souchet fera agrandir cette maison, mais ce n’est
qu’en 1878 que Louis Armand Barbier de Préville en fera le
« château » que nous connaissons).
Au total, un document très intéressant, où des patronymes, encore aujourd’hui portés dans la commune, apparaissent (Bigaud, Besse, Pénichon, Chabernaud, Forgeat, Vigier, Faure, Soury, Délias, Léger, etc). Où l’on constate l’importance du métayage, système d’exploitation typique du Limousin à cette époque, avec de gros propriétaires, nobles ou bourgeois, et de pauvres métayers ou bordiers. Où sont mesurés de nombreux champs, mais l’arpenteur ne nous dit pas ce que l’on y cultive, à part la mention de chanvre, de blé d’Espagne ou de vignes. Cependant, les meules à seigle des moulins le laissent deviner. De nombreux bois, surtout de châtaigniers, (importance de la châtaigne dans l’alimentation) mais aussi de chênes. Quelques noyers et arbres fruitiers. Beaucoup de landes ou bouiges rendent compte de la médiocrité du terrain, mais servent de pacage aux brebis et fournissent la litière. Beaucoup de prés, des communaux pour chaque village et pour le bourg (celui des Fayolles). Enfin, une énumération impressionnante d’animaux, à l’exception des volailles et des chèvres qui ne sont jamais citées. Au total, l’arpenteur a dénombré 75 cochons, 43 truies, 46 bêtes asines et une mule, 17 juments et 6 chevaux, 63 bœufs, 153 vaches et surtout 2893 brebis ! Les cochons fournissent l’essentiel de la viande sous forme de charcuterie et de salé ; ânes, juments et chevaux servent au transport ; les bœufs tirent les lourdes charges, à moins qu’ils ne soient vendus comme bœufs gras aux foires de Chabanais et de Suris ; les vaches sont utilisées pour le travail de la terre. Enfin les nombreuses brebis fournissent la laine aux tisserands, sargetiers ou tailleurs d’habits qui sont, avec les filassiers, le charpentier, le maréchal-ferrant et les meuniers, les artisans de la paroisse de Pressignac, en 1756, sous le règne de Louis XV.
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