La loi du plus fort.

Commandes


Un beau jour, une fourmi
Revenait de sa visite,
Auprès d’une colonie
De pucerons parasites :
Sur une humble marguerite
Qui servait d’hôte et d’abri,
Ils avaient couvert et gîte
Sans aucun a priori.


Industrieuse, elle avait
Façonné une boulette
De miellat qu’elle apportait,
Gentiment dans sa musette
Pour prévenir la disette
Et profiter des bienfaits,
Grâce à ses menues emplettes,
De la précieuse denrée.


Au retour, elle croisa
Une énorme coccinelle :
« Halte-là ! Mais qui voilà ?
Que veux-tu ? » s’emporta-t-elle.
« Non, mais de quoi je me mêle,
À quel titre et de quel droit ? »
S’étonna la coccinelle,
« Un conseil, écarte-toi !


Ces funestes prédateurs,
Sont tous assoiffés de sève :
Je m’en repais de bon cœur,
Sans remords et sans réserve. »
« Moi qui suis une ouvrière,
C’est mon fardeau, ma corvée…
Bref, accède à mes prières
Et laisse-moi travailler… »


Par ces propos, la fourmi
Pensait à ses congénères
Qui tiraient rente et profit
De la manne nourricière.
Passant outre des principes
Qui ne la concernaient pas
La bête à bon Dieu, très vite,
Mit un terme à ce débat. 


De tels arguments, je crois,
Sont bien peu, je vous l’accorde :
Quand nécessité fait loi,
C’est le plus fort qui l’emporte !
Puis armant ses mandibules,
Sans la moindre compassion
Elle alla, sans préambule,
Croquer tous les pucerons…








Copyright © Jacques Goudeaux - janvier 2021 / Dépôt SACEM 2024



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