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La dispersion du trésor 1 |
Outre
les piécettes écoulées sur les foires et dans les églises, Maurice
Ardant nous apprend que : « Un orfèvre de Limoges acquit les
bijoux gaulois qui accompagnaient les deux vases ; il me montra
trois bracelets d’argent massif, deux bagues du même métal avec
chatons, sur l’un desquels était gravé un cheval ; deux anneaux
très forts et trois cuillers de bronze. » Il nous a été impossible
de savoir qui était cet orfèvre, mais c’est très certainement lui qui
vendra, plus tard (entre 1859 et 1878), ces objets à Fortuné Parenteau,
qui en fera don en 1882 au musée Dobrée de Nantes, dont il fut le
premier conservateur de 1859 à 1882.
Aujourd’hui, ils s’y trouvent
toujours, sauf les cuillers de bronze et d’argent, mais avec en plus un
bracelet en argent, un en or et une boucle d’oreille en or que Fortuné
Parenteau avait dû acheter à un collectionneur autre que l’orfèvre de
Limoges. Ajoutons qu’en 1878, ce dernier publie huit bijoux du trésor
de la Guierce, dans son Inventaire archéologique, précédé d’une
introduction à l’étude des bijoux. Il devient même membre correspondant
de la Société archéologique et historique de la Charente, comme l’est
également Maurice Ardant, ce qui a dû favoriser leur rencontre.
Fortuné Parenteau a dû acheter
quelques autres bijoux du trésor à Monsieur de Chassay ou à John Bolle.
Il est temps d’évoquer ces personnages.
Maurice Ardant écrit : « M. Desroches du Chassay, propriétaire de la contrée, avait acheté, dit-on, des bagues d’or de la même trouvaille. » Ce M. Desroches ou des Roches de Chassay (et non du Chassay), était un gros propriétaire terrien habitant à Verneuil (Charente), commune limitrophe de celle de Pressignac, dont la résidence, le château du Poirier (aujourd’hui disparu), se trouvait en outre toute proche de la Guierce, séparée seulement par la Charente à l’état de ruisseau. Il s’agit de Louis Ferdinand des Roches de Chassay, né en 1813. Son descendant, M. Arnaud des Roches de Chassay, n’a pu nous renseigner plus précisément. Louis Ferdinand de Chassay avait acheté des bagues en or, mais aussi des monnaies, et avait failli acheter le vase en bronze émaillé pour 50 francs aux frères Bissirieix. C’est Félix de Verneilh qui
apporte ces précisions dans un Mémoire en réponse à M. le comte
F. de Lasteyrie lu à la séance de la société archéologique de Limoges
le 28 novembre 1862. Il ajoute : « M. John Bolle,
d’Angoulême, dont la famille le possède encore, l’a acheté pour cette
somme ».*
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C’est une somme très modeste, au regard de la valeur prise par le vase
aujourd’hui. Un an plus tard, Pierre Bissirieix vend 150 Francs une
pièce de monnaie romaine en or trouvée à Saint-Quentin-sur-Charente,
soit trois fois plus !
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