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À l’époque, les journaux avaient longuement fait mention du
crash et de la perte d’un couple d’archéologues britanniques et de
leur fils, âgé d’une quinzaine d’années. Le mystère enveloppant la
disparition pure et simple du bimoteur des écrans radars de l’aéroport
de Nice avait fait la manchette des quotidiens. Plus d’une heure après
le décollage de Toulouse, son signal s’était estompé avant de
s’effacer. Pas de contact radio, pas plus que d’appel de détresse, rien
qui suggérât un quelconque problème.
Au-dessus de la mer, d’après le personnel de la tour
de contrôle, l’avion suivait une direction sensiblement parallèle à la
côte ; toutefois, il semblait graduellement s’en rapprocher, ce
qui ne faisait pas partie de son plan de vol. Erreur de navigation,
fausse manœuvre, avarie des commandes ? Tout portait à croire que
l’appareil avait dévié de sa trajectoire initiale, et bien
qu’expérimenté, l’aviateur devait être persuadé se trouver au-dessus de
la mer alors que dans cette région frontalière, la montagne épouse le
littoral avec des sommets avoisinant les deux mille mètres… Il était
donc établi que dans l’obscurité, sans aucune visibilité et sans autres
repères que ses instruments de bord, le pilote s’était déporté de
plusieurs milles vers le nord, suffisamment hélas pour percuter un
versant à pleine vitesse. Maigre consolation, les passagers n’avaient
pas eu le temps de prendre conscience de l’imminence de l’impact. La
mort les avait saisis spontanément…
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